Irancy est un village qui a donné son nom à cette petite appellation de vins de Bourgogne septentrionale. Proche de sa prestigieuse voisine, Chablis, elle n’a rien à lui envier.
Pourtant, ici, point de vin blanc, mais seulement du rouge et du rosé (hors AOP Irancy).

Histoire de l’AOP Irancy

La présence d’un cépage local, le César, attesterait que ce sont les légions romaines qui auraient planté ce vignoble. Les premières traces écrites remontent à l’an 312 après J.C., lors de la venue de l’Empereur Constantin à Autun. 

Le nom d’Irancy, apparaît en 861 pour la première fois.
Il est mentionné sur un acte par lequel Charles le Chauve donne une vigne sise en  » Vaupaisseau  » (Vaupessiot, nom actuel de ce lieu-dit)..

Les moines jouent, dés le Moyen-Âge, un rôle essentiel dans ce vignoble, tout comme dans le reste de la Bourgogne.
Les Abbaye de Cîteaux en Côte d’Or (dés le XIIème siècle), puis celle de Pontigny près d’Auxerre produisent du vin. Egalement celle de Régny (Vermenton) et de Saint-Germain (Auxerre) en produisent. Le vin est indispensable à la célébration de l’office religieux et représente une source de richesse importante.
La présence de l’Yonne et de la voie romaine N°1 (voie Agrippa), favorisent les communications et le commerce du vin. Mais le bois du Morvan et les pierres, issues des carrières voisines transitent également vers le Nord (Paris, Rouen, l’Angleterre) par cette rivière.
Dés la Renaissance, la qualité des vins d’Auxerre est reconnue par les cours des rois François Ier, puis plus tard celle d’Henri IV et de Louis XIII. 
A la fin du XVIIème siècle, c’est le début de l’industrialisation, les villes s’agrandissent et créent une forte demande. La superficie du vignoble de l’Yonne atteint alors 50 000 ha, mais avec des vins de qualité moindre. A titre de comparaison, le vignoble de l’Auxerrois ne s’étend que sur 6000 ha.

L’oïdium, le mildiou, plusieurs années consécutives de gel et enfin le phylloxéra auront raison du vignoble dans la seconde moitié du XIXème siècle et notamment entre 1886 et 1897. 
Au cours des guerres de 1870 et de 1914-18 d’autres cultures prennent la relève de la vigne abandonnée par les hommes au front : La cerise, les céréales.
Il faut attendre la seconde moitié du XXème siècle pour voir ressusciter ce vignoble.

Genèse de l’ AOP Irancy

L’appellation  » Bourgogne Irancy  » a été reconnue en 1930. Celui-ci réservait l’appellation  » Bourgogne Irancy  » aux vins rouges récoltés sur la seule commune d’Irancy à l’exception des vins issus de plants hybrides. A cette époque, le Pinot Noir, cépage bourguignon par excellence, commence à reconquérir les coteaux d’Irancy, où dominent le Gamay, le César, le Tressot, etc…
Le Comité National de l’INAO du 10 février 1977 approuve officiellement le projet de décret modificatif permettant l’adjonction du nom d’Irancy à l’AOC Bourgogne (donc exclusivement issu de Pinot Noir et de César) pour les vins de la seule commune d’Irancy.
Le décret du 2 septembre 1991 officialise l’extension de l’appellation Bourgogne Irancy aux secteurs des communes de Vincelottes et de Cravant.
L’INAO approuve enfin, en novembre 1998, l’AOC communale Irancy. Elle consacre ainsi la reconnaissance de l’identité et du caractère du terroir d’Irancy et les efforts de tous ses vignerons.

Terroirs

Les vignes sont réparties en amphithéâtre autour du village d’Irancy.
L’AOC Irancy se répartit sur trois communes : Irancy, Vincelottes et Cravant.

Le vignoble couvre 88 ha. Le vignoble repose sur des sols marneux et calcaires du Jurassique supérieur, du Kimméridgien et du Portlandien. Ce terroir, en pente, est propice à une viticulture de qualité.

La vigne

Le Pinot Noir est le cépage principal, qui prend ici des notes caractéristiques de cerise.

Le césar, cépage complémentaire, peut-être assemblé au maximum à 10 % pour avoir droit à l’appellation. C’est un plant vigoureux, qui donne des grappes cylindriques assez grosses et de couleur noire. Seul, il donne un vin très foncé, fruité mais trop tannique.

Les vins de l’AOP Irancy

Dans ces vins, des arômes de cerises, de cassis et d’épices dominent. En bouche, il présente une bonne vivacité, une belle fraîcheur. Les vins d’Irancy peuvent se déguster jeunes (3 ou 4 ans), mais ils ont une réelle aptitude à la garde dont certains 2 ou 3 décennies dans les bonnes années.
L’Irancy AOC n’est vinifié qu’en vin rouge . On le boit avec plaisir entre 16 et 17°.
On peut également découvrir de très jolis vins rosés mais qui n’ont droit qu’à l’appellation Bourgogne Rosé. Historiquement ce rosé est un des vins les plus anciens de Bourgogne comme le Marsannay la Côte (Côte de Nuits).

Accords Mets et vins

Traditionnellement on déguste l’Irancy avec des oeufs en Meurette. Mais il est un compagnon idéal des traditionnels pâté en croûte de la région ou ce sausisson pistacle en croûte de pain, des viandes en sauce, des civets de volaille ou des travers de porc. Enfin, il accompagne parfaitement les Epoisses, Soumaintrain et Chaource.

Les chiffres

207 ha sont en production pour 6770 hl de vin. 90 % des surfaces plantées le sont en Pinot Noir, le reste en César.

La densité de plantation est de 7000 pieds à l’hectare. Le rendement, suivant les parcelles, l’âge des vignes est de 45 à 56 hl/ha.

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