Le domaine
Le Domaine de RENITEO se situe à Amberlie, à une vingtaine de kilomètres au Nord-Ouest de Roanne.
Le terme RENITEO, d’origine latine signifie « briller à nouveau ».
David Michelis reprend le domaine d’Alain Baillon – excusez du peu – et ressuscite le domaine du Pavillon pour fonder Domaine de RENITEO en 2021.
Alain Baillon, excellent vigneron et valeur sûre de l’appellation Côtes Roannaise, exploitait jusqu’à récemment des vignes au pied du mont de la Madeleine. Ces vignes bénéficient d’une exposition plein sud, à une altitude moyenne de 400 mètres. Ici le cépage dominant est le Gamay Saint Romain (un enfant du pays) dont 4 hectares ont plus de cinquante ans.
David jette ensuite son dévolu sur l’ancien domaine du Pavillon (aux portes d’Ambierle), pour y élire domicile, y installer sa cuverie, son caveau de dégustation et y aménager un gîte.
À terme, le domaine comptera entre 10 et 11 hectares après la plantation expérimentale de Syrah et surtout de Chenin.
D’emblée le nouveau propriétaire convertit tout en bio (agrément en 2024) en vue de passer dans la foulée à la bio-dynamie.
David Michelis
A 35 ans, David Michelis après une dizaine d’années comme organisateur de tournées de spectacles souhaite se poser. Un appel du passé ? (il vient d’une famille aux racines agricoles), il suit les cours de l’IUVV Jules Guyot (Institut Universitaire de la Vigne et du Vin Jules Guyot) à Dijon.
Il passe ensuite un master de commerce international du vin. Ainsi bien formé, il passer sur le terrain.
Il approfondit d’abord les pratiques de vinification chez un vigneron de Côte Rôtie et de Condrieu.
Puis, il dirige, quelques temps, Terra Vitis qui fédère 1500 domaines viticoles.
Pour finir, c’est un vigneron de Côte Roannaise, Romain Paire, qui lui présente Alain Baillon.
Ce dernier cherche un repreneur pour son domaine viticole d’Ambierle. Après pourparlers de plusieurs mois, David s’y installe en Avril 2021.
David Michelis concourt et devient lauréat du prix Vignerons et Terroirs d’Avenir en 2022.
Il se voit récompenser tout à la fois, pour son audace, son talent, sa démarche respectueuse de l’environnement.
Depuis, il plante, le jeune David, il plante et expérimente de nouveaux cépages pour la région
(le Viognier et le Chenin). Il observe ses terroirs et nous livre ici (dégustation suit) des nectars de caractère, comme son auteur. Pour la Syrah et le viognier, Yves Cuilleron, excusez encore du peu, lui apprend à les vinifier, et on comprend la curiosité de David quand on a un maître comme un des des grands de Vallée du Rhône septentrionale.
Dégustation
Nous avons dégusté 1 blanc et 4 rouges.
Le grand blanc d’Urfé
Le blanc en IGP URFÉ est issu du Chardonnay à 100 % et provient de vignes plantées sur un terroir de sable et de quartz sur le plateau d’Ambrieu à 450 mètres d’altitude. Le vin est élevé en fûts de 500 litres. Pourquoi le grand blanc comme titre ? Car il a tout d’un grand, mais un grand d’où ? de Bourgogne avec le soleil en plus. Ici on est plus sur Pouilly Fuissé que sur Meursault.
Rien n’est laissé au hasard chez David Michelis, pourtant si jeune dans le métier. Ses fûts sont façonnés par la famille SYLVAIN près de Saint Emilion. On est loin de Roanne et il existe d’excellents tonneliers en Bourgogne aussi. Mais David apprécie particulièrement la démarche de cette famille de tonneliers depuis 3 générations. De la coupe au fût, David demande à ce que ses récipients soient préparés en
respectant le calendrier lunaire ! Spécial le garçon, ou plutôt perfectionniste et visionnaire ?
Le résultat ne se fait pas attendre, ce vin est d’une élégance exceptionnelle.
Léger, aérien et envoûtant, à peine marqué par le bois (que je n’avais pas repéré, honte à moi ? ou effet désiré ?) on termine sur des arômes charmeurs de pêche de vigne avec une belle longueur. Je lui mets résolument une note +++ car j’adore la pêche de vigne 🙂
Le quatuor de rouges
1 – La cuvée POURPRE : Nous commençons les rouges par cet assemblage de Gamay Saint-Romain et de Gamay de Bouze (le cépage teinturier de la région). Les vignes reposent sur un sol granitique.
Le Gamay Saint Romain, ici très bien travaillé et sur ses sols de prédilection, ouvre sur des notes poivrées et salines, minérales, typiques du Gamay Saint-Romain. Le Gamay de Bouze livre sa puissance et sa rondeur, donnant un bel équilibre à cette cuvée.
Ce vin est plus qu’un canon de copains je lui mets ++
2 – La cuvée LIGER : Signé 100 % Gamay Saint Romain, Liger (en référence à la Loire) encore plus poivrée et saline que la précédente. Ses tanins encore un peu durs et légèrement amers, donnent à penser que David se cherche sur cette cuvée. Elle présente un réel intérêt quant à l’expression du terroir.
C’est une bouteille à redécouvrir en 2025 ?
3 – LA PART DES LIONNES : Encore une cuvée 100% de Gamay Saint-Romain, la part des lionnes est une cuvée parcellaire. Ce terroir se trouve sur le versent Est du coteau de Montplaisir.
Nous sommes à plus de 400 mètres d’altitude donnant au vin une belle tension.
David égrappe les raisins égrappée qui effectuent une macération de 12 jours en cuve inox.
Il vinifie ensuite pour un tiers dans des cuves sur lies fines, le restant en pièces de bois de 500 litres, genre de demi-muids.
Au nez c’est un vin qui présente une réduction au nez, mais après longue agitation vient le le fruit noir, la réglisse, les épices. C’est un vin rond, soyeux, aux tanins bien mûrs, excellente cuvée, je lui mets +++
4 – La cuvée AVES (Les oiseaux en latin). Ce vin provient de très vieilles vignes (peut-être pré phylloxériques) de Gamay St Romain donnant un vin puissant. Un peu dommage, on termine sur un nez encore assez fermé le jour de la dégustation, mais avec une belle matière dense et minérale en bouche. Encore une cuvée à attendre.
En résumé, David Michelis, visionnaire, encore jeune dans le métier, n’a pas fini de nous éblouir et de ravir nos palais. A suivre absolument.